C'est à l'initiative d'
Ove Johansson, nouveau président du fan club suédois,
et batteur de la formation originale, qu'a eu lieu le premier
Festival Spotnicks au Dergärdens Theater de Lerum,
petite ville située à 25 km de Göteborg.
La publicité sur le site internet du club laissait présager
une journée exceptionnelle, elle le fut au delà
de toute espérance. Neuf groupes devaient se succéder
de 14 heures à minuit, avec en vedette les Spotnicks bien
entendu, mais surtout, la reformation, l'espace de quelques morceaux,
des membres d'origine, à savoir Messieurs Ove Johansson,
Björn Thelin, Bob Lander et Bo Winberg.
Une page entière leur était d'ailleurs consacrée
dans les journaux nationaux du samedi.
A l'entrée du hall, une superbe reproduction en 2 mètres
sur 2 de la pochette du deuxième 33 tours français
de 1963 annonçait la couleur. Tout au fond, une exposition
était consacrée au groupe, comprenant disques originaux,
guitares, amplis, disques d'or, coupures de presse, journaux,
photos diverses, affiches, costumes de scène, ainsi que
les tout premiers magnétophones 2 pistes de Bo Winberg,
où furent enregistrés ''Orange Blossom Special''
ou ''The Spotnicks Theme''. Les nombreux visiteurs eurent en outre,
la possibilité de se faire dédicacer par l'auteur
en personne, le livre de Björn Thelin, et d'acheter à
Madame Lander, le tout nouveau CD du groupe en avant première.
C'est grâce à une organisation sans faille que se
succédèrent les diverses formations, sans une minute
de retard par rapport au programme. J'avais oublié que
j'étais en Suède ! Cela dans une ambiance extrêmement
chaleureuse, tous les membres du comité faisant preuve
d'une gentillesse et d'une bonne humeur à toute épreuve.
Neuf groupes et 10 heures de spectacle, avec, il est vrai,
une coupure d'une heure vers 17h 30, pouvaient sembler ''un peu
trop'', même pour un amateur de musique endurci. Il n'en
fut rien. Je fis de temps à autre, comme la plupart des
spectateurs, quelques escapades à l'extérieur pour
profiter du soleil et des 25 degrés de température
ambiante (véridique !), mais la journée me sembla
étonnamment courte. Les groupes jouaient tous des musiques
variées, certains plutôt Shadows, d'autres plutôt
Spotnicks, d'autres encore interprétaient des classiques
du rock, sans compter un Cliff Richard arborant la veste rose
de rigueur. Les premiers à émerger du lot furent
les Goldfingers. Un
son Spotnicks pur jus, des morceaux joués impeccablement,
et puisés dans le répertoire du début des
années 60 de leurs maîtres. Mats Axelsson, leur excellent
batteur, se permit même d'interpréter ''Amapola''
debout, comme le veut la tradition. Ils furent tout aussi convaincants
que leur récent CD ''Destination Moon''. Puis vinrent les
Reflections, juste après
la coupure de 17h 30. Ce groupe venu de Norvège ''cassa
littéralement la baraque''. Ils interprétèrent
des titres des Shadows et des Spotnicks, agrémentés
d'arrangements maison, avec une dextérité et un
talent inimaginables. Le public leur fit une ovation pendant de
longues minutes, avec rappels à la clé. Impressionnants
pour des ''gosses'' de 25 ans !
Puis vers 23h vint le grand moment. Roland Ferneborg, le premier
manager des Spotnicks fut déclaré invité
d'honneur, répondit à quelques questions du présentateur,
et enfin, la bande des quatre arriva, sous les acclamations du
public. Ove, Björn, Bob et Bo interprétèrent
''Last Date'', ''Blue Blue Day'' et ''Amapola'', Björn Thelin
ne se déparant pas de son éternel sourire. Ce fut
un moment magique, chargé d'émotion pour la salle
entière qui applaudit à tout rompre. Ils saluèrent
longuement, le public ne voulait pas les laisser partir, mais
Bo Winberg en avait décidé ainsi, et ce furent les
Spotnicks nouvelle formule qui terminèrent la soirée,
avec leur répertoire habituel, composé de classiques
comme ''Moonshot'', ''Johnny Guitar'' ou ''Sleepwalk'', et de
titres plus récents comme ''Country Boy'' ou ''Tumble Weeds''.
Un set impeccable, où le professionnalisme s'ajouta au
talent.
L'après spectacle fut tout aussi mémorable. Une
''party'' privée avait été organisée
pour les musiciens, journalistes et amis, où tout le monde
(ou presque) se retrouva, et me permit de converser avec Bob Lander,
Bo Winberg et Peter Winsnes sous l'il bienveillant de mon
hôte ô combien sympathique, Ove Johansson, que je
ne remercierai jamais assez pour ce week end d'anthologie.