A plus d'un titre les Spotnicks
peuvent être considérés comme des précurseurs
:
Les Spotnicks ont révolutionné la
musique avec leur son sidéral, venu de l'au-delà,
bien avant l'arrivée des synthétiseurs et du son
numérique. On évoque ainsi la magie du son Spotnicks,
le Spotnicks sound
Voici l' analyse faite par le Suédois Björn Engstrand
à propos du fameux " Spotnicks Sound " :
Le secret du son Spotnicks réside
dans l'équipement conçu par Bo Winberg. La première
particularité de cet équipement est une chambre
d'écho à bande dotée d'un nombre de têtes
d'enregistrement et de lecture beaucoup plus important que tout
ce qui était disponible dans le commerce à l'époque.
La résultante est un son très ''enveloppant'', semblant
provenir des quatre coins des salles de concerts où le
groupe se produisait. La seconde consiste en un préampli
à plusieurs entrées où sont branchées
les trois guitares, basse, rythmique et solo, mixées à
l'aide de trois jeux de micros Shure, le tout envoyé dans
des amplis Dynaco Mark III. Le son est enfin redistribué
par l'intermédiaire d'un énorme haut parleur de
30' (soit plus de 75 cm !), pouvant dispenser des basses impressionnantes,
et de 6 baffles contenant chacun deux haut parleurs Philips de
12''. Inutile de préciser qu'avec un tel dispositif, l'environnement
sonore lors des concerts était extraordinaire, en tout
cas, replacé dans le contexte du début des années
60.
Bo Winberg sera même à l'origine du système
de transmission sans fil, de la guitare à l'amplificateur,
qui ne verra le jour que de nombreuses années plus tard.
Ce dispositif alors totalement inconnu, alimentera la rumeur selon
laquelle ils utilisent le play-back en concert. Il fera taire
les mauvaises langues en descendant de scène pour se mêler
au public et démontrer que sa guitare fonctionne bien sans
fil. Autres trouvailles à mettre à son crédit
; le secret d' un dispositif anti larsen, la bête
noire des guitaristes d'alors ; ainsi qu'un compresseur de dynamique,
disposé entre le préampli et l'ampli, et permettant
d'obtenir un son très pur par l'élimination quasi
totale de l'effet de distorsion.
Une des recettes révélées par Bo est aussi
l'utilisation de cordes de fort tirant (057-012 pour les spécialistes),
très peu souples permettant une attaque bien franche, ainsi
qu'une technique particulière, qui consite à jouer
le plus possible en haut du manche, soit sur les sept premières
cases, de manière à obtenir un son très clair,
profitant également de ce fait, de la résonnance
des notes jouées en cordes à vide. Autre règle
d'or révélée par le soliste, ne jamais utiliser
d'amplificateur ou de guitare avec les potentiomètres graves,
aigus ou volume tournés au maximum, toujours adopter des
positions intermédiaires.
Il est également intéressant d'analyser le jeu très
particulier de Bo Winberg, influencé entre autres par certains
guitaristes américains tel Chet Atkins dont la technique
en ''picking'' remplit beaucoup plus l'espace sonore que celle
de guitaristes comme Hank Marvin, qui ne jouent qu'une note à
la fois. Un bon nombre de parties solo des Spotnicks sont interprétées
en accords de trois, voire quatre notes jouées simultanément
ou en arpèges, ce qui donne beaucoup plus de profondeur
" Devenez soliste des Spotnicks"
peut également passer pou un des premiers
album Karaoké, puisque les Spotnicks jouent leurs
tubes avec et sans guitare solo, pour permettre aux guitaristes
en herbe de jouer avec leurs idoles.
Ce sont enfin, d'une certaine façon,
des précurseurs de la World music : les musiciens
puisent dans le folklore de nombreux pays : Russie ("The
Rocket Man" inspiré de "Plaine ma plaine"
), USA ("Pony express", "San Antonio Rose"
, "Windy and warm" et autres standards de la country
music), Israël ("Hava naguila), France ("Comme-ci
comme ça" ou " le pont d'Avignon" revu et
corrigé) sans parler de nombreuses reprises de mélodies
du Japon, de Suède, d'Espagne
La liste
est longue !