Dans la Mayenne verdoyante, à
Cossé-le-Vivien (30 kms de Laval) on entre dans le monde
de Tatin, celui de la Frénouse. Dans l'allée
des Géants, des statues nous invitent à avancer
sous le regard de Vercingétorix, Charlemagne, le Verbe
Etre, Alfred Jarry, Jules Verne et d'autres.
Tatin
est né à Laval en 1902 d'un père forain.
Peu d'école et une jeunesse avec le cirque lui laisseront
le goût de l'errance, aussi bien géographique que
mentale. Celui qui se définira comme "auto-dit-d'acte"
est tour à tour boulanger, maçon, sculpteur, céramiste,
peintre, compagnon charpentier...
Puis il retourne
sur les lieux de son enfance et achète une ruine : douze
ans d'opiniâtreté pour bâtir, avec l'aide de
sa compagne, cet édifice qui veut exalter l'Art qui "comme
le soleil se partage".
Douze ans au milieu
des ragots, de l'incompréhension, de la suspicion. Mais
qu'importe ! Tatin et sa compagne se jettent dans cet acte d'amour,
cette épreuve initiatique qui les mène à
eux-mêmes, à l'Autre.
Tatin déplore
l'étroitesse de la pensée occidentale, de notre
civilisation qui a tué le rêve et le mystère
et ne sait plus lire la nature. A la Frénouse, le visiteur
est soudain plongé dans un monde magique, dans les dédales
des signes familiers qui nous intiguent. Notre-Dame-tout-le-monde,
la porte du Soleil, celle de la Lune se reflètent, se fondent
dans le miroir de l'eau. On regarde le ciel qui prolonge le mouvement
vertigineux des symboles, des chiffres, des figures. Il n'y a
pas de clefs, juste des fenêtres ouvertes.
Ce lieu des merveilles se mue en invitation au voyage. Une dimension autre se dévoile, en compagnie des fées de notre enfance, des rêves les plus fous. Et d'une unité retrouvée.