SEMAINE
DU 15 AU 21 SEPTEMBRE 1999
Auditorium Saint-Germain-des-Prés
Au diable nos
- mauvais - souvenirs d'écolier ! Pour le tricentenaire
de la mort de Jean Racine (1636-1699), deux scènes parisiennes
proposent simultanément de (re)découvrir Britannicus,
tragédie en cinq actes et en vers écrite en 1669.
"Pièce romaine " (sur un sujet d'histoire romaine),
" Britannicus "reprend les thèmes favoris
de Racine : les interférences entre l'amour et le pouvoir.
Dépossédé du trône par Néron,
Britannicus aime Junie.
Agrippine, délaissée par Néron, protège
cet amour, alors que Néron, aidé du perfide Narcisse
pour déjouer les projets d'Agrippine, s'éprend de
Junie. S'opposant à son précepteur Burrhus, Néron
convie Biitannicus à un festin où il l'empoisonne.
Tout un programme...
À I'auditorium Saint-Germain, Bernard Pisani, après
une gestation d'une dizaine d'années reprend à partir
d'aujourd'hui Britannicus où il incarne Néron.
Pour lui, Britannicus est un " polar " (selon
la définition de Marie Belle, mémorable Agrippine)
qu'il a monté comme des séquences cinématographiques.
Soutenue par des musiques de " Macbeth " (Verdi), cette
lutte de pouvoir est entre personnages forts, lucides, intelligents.
Britannicus n'est ni mièvre ni fallot. Néron n'est
pas le monstre opaque de la légende mais homme de paradoxes,
de souffrances.
Agnès Dalbard