ANTOINE DOMINIQUE, LE GORILLE CHEZ LES PARENTS TERRIBLES

Série noire n° 427



Le Gorille chez les Parents terribles

Un hommage à l'univers de Jean Cocteau



Avec Le Gorille chez les Parents terribles, Antoine Dominique revendique explicitement son lien avec la pièce de Jean Cocteau, Les Parents terribles.
Nous retrouvons les mêmes personnages : Georges, Yvonne, Madeleine, Mik... Mais nous sommes dans un univers de polar !
Comme dans la pièce de Cocteau, les portes claquent dans la " Roulotte ": " Des portes qui battaient : et vlan ! Et vlan ! "

Quelques portraits des principaux personnages :

Nous découvrons Georges  : "Je suis le Léonard de Vinci du concours Lépine"; à 69 ans, il se désole d'être " un peu replet " ; Georges, " c'était le désordre et la bricole. La rêverie. A force, ça l'avait en quelque sorte, sanctifié." Geo Paquet, dit le Gorille, est entré au Ministère de la guerre et il est chef de mission aux services spéciaux.

Leo : " Leo, sa belle-soeur, 65 ans. Les cheveux serrés sur la tête, comme si son crâne était peint "

Madeleine : " Madeleine c'était une autre histoire. Un hasard malicieux et atroce avait voulu que lui, Georges, fût son amant, avant que son fils  Michel ne devienne son mari..."

Mick : " C'était Michel, son fils [...] 42 ans. Il avait commencé à en paraître trente du jour où il s'était marié, pour ses 23 ans ! Mais depuis, il n'avait jamais quitté  cette trentaine. Du genre : beau; type : élastique. Un esprit propre et naïf, mais "bon à rien", à la perfection."

Yvonne : " En 1938, Yvonne, la femme de Georges, s'était suicidée. Son fils Michel en était resté amorphe, "déconnecté " longtemps; puis il s'était remis à vivre, mûri, attristé. Les autres avaient oublié allègrement la morte. Pendant un certain temps...
Cette Yvonne était une "âme instinctive", la mère totale... Elle avait voulu, elle avait eu, elle avait aimé cet enfant
follement. Une de ces mères tragiques, sublimes, absurdes, à fils unique. Les femmes-enfants...
Yvonne vive languissait, assoupie, nichée dans cet amour maternel dévorant - et dans sa chambre en désordre !
Yvonne, partie, occupait toute la maison..."
Mais Georges tombe sous le charme d'Anne et à la Roulotte, Leo, Madeleine et Mick évoquent son étrange comportement  :
- Mik, ton père a  beaucoup changé !...
- Hé ! le succès !
[...]
- Mik, pourquoi change-t-il tous les jours de chemise, de chaussettes, de caleçon ?
Mik s'exclama :
- Tous les jours ! Mais c'est un Casanova !
- Tais-toi Mik...oui, il y a sûrement une femme..."

Dans la préface du roman d'Antoine Dominique, Cocteau lui-même écrit : "Je ne me doutais pas, lorsque je découvris cette jeune littérature policière où tu règnes; que Geo Paquet inspecterait un jour mon âme, y promènerait sa masse légère, sans rien renverser ni casser, comme font les chats [...] Merci du prodige d'avoir sauté le triste obstacle du mot FIN, d'avoir relevé le rideau des PARENTS TERRIBLES."


Document video INA : Antoine Dominique évoque le personnage du Gorille et Jean Cocteau



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