Ce polar se situe
dans le New-York des années 20 et raconte une
série de
meurtres inexplicables. La police patauge jusqu'à ce qu'on
découvre que l'assassin s'inspire des "Histoires" de
l'écrivain Edgar Allan Poe, qu'il met en scène
selon un
rituel qui fait frémir. Le grand magicien Houdini et
l'écrivain Conan Doyle vont joindre leurs efforts pour
comprendre la clé du mystère.
Le premier meurtre reprend ainsi le
canevas du " Double assassinat dans la rue Morgue " : " - Je l'ai vu de
mes propres yeux, criait la femme. Mon appartement donne dans la
38è. Il est passé sur le trottoir d'en face,
grand comme vous ne pourriez pas le croire, et il a tourné
le coin de la Neuvième avenue.
- Un gorille, hein ? s'enquit Heegan en souriant plus qu'à
moitié.
- Un grand singe velu !
[...]
- Officier ! Voulez-vous bien écouter ce que je vous dis ?
C'était une espèce de singe. Il portait une jeune
femme dans ses bras.
- Il portait une femme...?
- J'ai parfaitement vu ses longs cheveux blonds tombant par-dessus le
bras poilu de la bête. C'était horrible..."
Et plus loin : " Le lieutenant Bremmer [...] tendit la main et tira sur
un bras blanc et gracile. La tête et les épaules
d'une jeune femme suivirent, méchamment
lacérées. Des marques de strangulation couvraient
la gorge pâle. La bouche et les yeux grands ouverts disaient
la stupeur autant que l'horreur qui avaient marqué les
derniers instants de la victime.
Damon Runyon se pencha en avant.
- Ca, alors ! s'exclama-t-il avec un sourire en coin.
La rue Morgue...
- De quoi ? demanda Heegan.
Le sergent se tenait à côté du
journaliste et il pensait avoir entendu "la rumeur".
- Comme dans l'histoire de Poe, répondit Runyon.
Mais le sergent ne comprit pas davantage. Il n'avait jamais entendu
parlerd'Edgar Allan Poe."
C'est alors que le grand magicien Harry Houdini et l'écrivain
Conan Doyle vont entrer en scène et joindre leurs efforts pour
percer cette énigme. Car, alors que le grand Houdini
éblouit les spectateurs avec ses tours à couper le
souffle, le meurtrier continue à frapper, toujours en mettant en
scène un récit d'Edgar Poe. Ce sera ainsi en s'inspirant
du " Chat noir", du " Mystère de Marie Roget", du récit
"Le puits et le pendule" que le meurtrier va perpétrer ses
horribles crimes. Même le grand Houdini et Conan Doyle tomberont
dans de mystérieux pièges, toujours inspirés par
Edgar Poe.
La presse d'ailleurs se fait l'écho de ces meurtres
étranges : " [...] Mme Speers n'était pas une ancienne
girl de Ziegfield et n'avait pas 30.000 $ de bijoux à se faire
voler. Elle n'était rien qu'une petite faire-valoir
intérimaire retrouvée emmurée dans une chambre
minable de l'hôtel Myflower.
Emmurée avec un chat hurlant. Ca vous dit quelque chose ? Oui ?
Alors vous avez lu les Histoires extraordinaires d'Edgar Allan Poe."
Conan Doyle, versé dans le spiritisme, va d'ailleurs plusieurs
fois entrer en contact avec le fantôme de Poe : " Sir Arthur fit
un pas vers la créature, qu'entourait un halo de lumière
lunaire [...] L'homme ne bougeait pas de sa place. Il était
vêtu à la mode des premières années du
règne de la reine Victoria [...] Sir Arthur regarda le spectre.
Il connaissait ces yeux endeuillés, ce front haut
souligné de sourcils ironiques et cette moustache taillée
court. Un visage trempé dans la mélancolie C'était
Poe."