CERIGNAC, ON TUE CHEZ MOLIERE


(le Masque n° 2224)


La Comédie-Française, une famille à l’image des Atrides

 


Sous le pseudonyme de Cerignac se dissimule une femme-écrivain diplômée de philosophie, passionnée par l’égyptologie et l’architecture militaire médiévale. Elle a publié notamment des romans historiques sur le Moyen Age et un livre documentaire sur la guerre de Troie. Mais elle est aussi passionnée par le polar : ainsi en témoigne On tue chez Molière.


Ce polar se déroule dans la Maison de Molière, la Comédie Française. Un groupe de passionnés de théâtre, les « Grands Anciens », s’y retrouve dès l’âge de 15 ans pour attendre, dans les années 60, la sortie des comédiens après le spectacle.
Des années plus tard, l’un d’entre eux, devenu Administrateur de la Maison de Molière, sera mystérieusement assassiné. L’enquête est confiée officiellement au commissaire Marini, secondé par Perrin Junot, l’un des « grands Anciens ».Tout confirmera que l’Administrateur (Jean-Claude, surnommé Tiburce-Maximin) n’était guère apprécié de ses anciens camarades. Et c'est là un euphémisme !  A telle enseigne qu'un personnage s'écriera : "Il ne s'est jamais fait aimer de personne. C'est ce qu'il souhaitait, il l'a obtenu." 
C'est pourquoi  tous peuvent être l'assasin potentiel  : "  Et puis, après tout, nous sommes tous suspects" dira l'un d'eux.  Si la Comédie-Française est une grande famille, celle-ci n'est pas exempte de haine : "  les Grands  Anciens sont pleins  de secrets bruissants qu'il faut savoir entendre  [...]  Et tous le détestaient. Tous détestent la divette aussi. Et tous sont jaloux de Leo. Et tous t'admirent avec un peu de rage. Et Micheline dégoûte tout le monde. C'est comme ça."

Mais ce polar palpitant ne se contente pas de se dérouler dans le cadre de la Comédie Française, l’ex Maison de Molière. La parole théâtrale est au centre du roman, bâti comme une véritable tragédie :
"L'arme, d'abord. C'est la reproduction du glaive court que porte Néron dans Britannicus. Un cadeau que nous lui avions fait avec quelques amis il y a des années." 
"S'il devait tuer quelqu'un, il ne prendrait pas un glaive court, il prendrait un fusil [...] et surtout, il ne filerait pas par la porte de la femme de chambre...
- Quelle femme de chambre ? s'ébaubit Marini.
- Excusez-moi. L'ambiance sans doute... C'est une réplique du Fil à la patte, de Feydeau..."

"C'est dit : "je vais affronter Rodogune et Médée, je vais voir Francine Brunier. Et il le planta là en murmurant : " oui, je viens dans son temple adorer l'Eternel..."


De nombreux effets de réel nous donnent l’illusion d’une histoire authentique et nous font adhérer à la fiction : nombreuses sont les allusions à des personnages ou des événements réels : les références à Jean Le Poulain, Brigitte Bardot, Léon Zitrone, Arte ou la remise des Molières donnent du relief à cette histoire !

Le suspense est maintenu jusqu’au bout et ce polar est servi par une belle écriture...


SERIE NOIRE

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