HENRI VIARD ET BERNARD ZACHARIAS, LE ROI DES MIRMIDOUS
(Théophile Gautier)
" Et depuis
neuf heures et demie, P'tit Louis, Mandrake et les deux Stroumppf
étaient tapis au fond de la malle de la Cadillac.
Robin des Bois, qui les avait accompagnés, avait alors
fermé la serrure. Non sans avoir indiqué à
l'herculéen P'tit Louis, comment avec une clé anglaise
et un levier puissant, on pouvait la rouvrir de l'intérieur.
Maintenant que le fer était dans la plaie, autrement dit
que la Cadillac était à l'intérieur des murs
imprenables du " Grand 3 ", les quatre agents secrets,
Mandrake à cause de son habileté à jouer
des serrures, P'tit Louis en raison de sa force et les deux Stroumppf
parce qu'ils étaient petits et lestes, attendaient comme
convenu, que le douzième coup de minuit eût sonné
à la cathédrale de Sainte-Maure, pour sortir silencieusement
de leur cachette, se précipiter sur la porte-cochère
et l'ouvrir de l'intérieur, elle aussi, en sabordant les
défenses.
Les Mirmidous et les Chevelus s'engouffreraient alors par la brèche
fatale sur le territoire jusqu'alors inviolé que gouvernait
M. Hector Legrand.
Il était
minuit moins trois.
La paix régnait sur le " Grand 3 ", forteresse
d'apparence imprenable qui dressait sa haute silhouette hoberaute
sur le ciel.
Une fois de plus, le bel Alex s'était enfermé dans
sa chambre du premier avec la minaudière Hélène.
Pour tout dire, il ronflait, épuisé, tel un guerrier
que son repos accable".
Le roi des Mirmidous, Chant huitième
Document Ina : Henri Viard interrogé en 1984 par Bernard Pivot à Apostrophes pour le personnage de Bonape (pour Bonaparte) dans ça roule pour Bonape